
La demande de dialogue est très forte au sein des l’ensemble des acteurs politiques, de la société civile et des personnalités indépendantes que j’ai rencontré, dans le cadre de la première phase préparatoire du dialogue.
Ces déclarations ont été faites hier 16 octobre courant, par le coordinateur du dialogue national, M. Moussa Fall, au cours d’une conférence de presse organisée par sa Coordination 72 heures après avoir remis au Président de la République M. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, le rapport documentant les visions et positions de la scène politique dans toute sa diversité à quelques rares exceptions près, en perspective.
En termes statistiques, le Coordinateur a rencontré au cours de la première phase des concertations 20 partis politiques officiellement reconnus, 50 autres en cours de légalisation, 240 personnalités nationales indépendantes, 1 500 citoyens issus de toutes les catégories sociales et 90 organisations de jeunesse, de la société civile et de multiples associations
Seules deux partis politiques non encore officiellement reconnus n’ont pas participé à ce prélude du dialogue national à s’avoir le RAG et son aile activiste l’IRA, dirigé par le député et ancien candidat à plusieurs présidentielles Birame Dah Abeid et le parti AJD-MR, présidé par Ba Mamadou Bocar.
Ledit document marque la fin de la première phase des préparatifs du dialogue national inclusif, promis par le Président dans le cadre de son programme “Mon ambition pour la patrie”, rappelle-t-on.
Le dialogue est l’initiative personnelle du Président de la République lequel m’a fait l’honneur, il y a 7 mois, de me designer pour conduire les préparatifs afférentes à cette volonté au niveau sommet de l’Etat de dégager un consensus sur les grandes questions nationales, dans une atmosphère où aucune partie ne sera exclue et où il n y aura pas de sujet tabou, a précisé le Coordinateur.
Fall a salué ensuite l’initiative du Président de la République qui a pris l’engagement de faire appliquer toutes les résolutions consensuelles qu’adopteront les participants.
« Le président n’a pas voulu imposer une structure rigide. Il a défini des objectifs, laissant à l’ensemble des acteurs politiques et civils la responsabilité de façonner collectivement le contenu de ce dialogue », a précisé Moussa Fall, selon le confrère Shems Maarif.
Pour construire une base solide, l’équipe de coordination a opté pour une approche progressive, indiquent la même source.
« Cette méthode nous a permis d’anticiper les obstacles potentiels, de favoriser l’adhésion des participants et de poser les jalons d’un dialogue constructif », a expliqué Fall, selon lequel, l’un des points marquants de cette phase préparatoire est, la convergence des préoccupations.
« Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 75 % des répondants ont mis en avant la nécessité de traiter en priorité la question de l’esclavage et de ses séquelles ; 72 % ont fait du passif humanitaire un enjeu central. Ces priorités, largement partagées, ont renforcé la conviction des organisateurs que les conditions sont réunies pour initier un dialogue fructueux », rapporte Shems Maarif.
Les partis de la majorité, regroupés, ont déposé une proposition commune. Les formations parlementaires de l’opposition ont également participé activement. D’autres partis non représentés à l’Assemblée nationale ainsi que des indépendants ont remis leurs propres contributions. « Ce climat de convergence est encourageant. Il montre une volonté de dialogue réelle et partagée », a souligné Moussa.
Interrogé sur la participation de certaines figures politiques, Moussa Fall a répondu : « J’ai dit à leurs responsables qu’il aurait été préférable de venir discuter avant de se retirer. Malgré tout, les thématiques qui leur tiennent à cœur seront traitées », a-t-il assuré.
Quant à Biram Dah Abeid, Fall a souligné que le dialogue restait ouvert. Des échanges sont en cours, même si les relations entre l’opposant et le pouvoir exécutif restent parfois tendues. « Ce qui m’importe, c’est qu’il participe. Son engagement dans le dialogue est essentiel, surtout à l’approche de la présidentielle », a-t-il insisté.
À ceux qui s’interrogent sur l’opportunité d’un tel dialogue alors que certains sujets relèvent du domaine législatif, Moussa Fall a répondu que le président avait clairement exprimé sa volonté de respecter les conclusions issues des discussions. « Il aurait pu engager des réformes sans passer par un dialogue, mais il a voulu construire un consensus. L’objectif est d’aboutir à des changements profonds, acceptés par tous », a-t-il précisé.
En conclusion, Moussa Fall a tenu à distinguer cette initiative des dialogues organisés par le passé. Il critique l’improvisation, l’absence de méthodologie et la politisation excessive qui, selon lui, ont souvent entravé les précédents processus. « Cette fois, le travail a été préparé en amont, les acteurs ont participé dès le début, et le président s’est engagé à ne pas influencer le contenu du dialogue. Il n’y a pas de dessein caché, seulement une volonté de bâtir un avenir commun », a-t-il affirmé.
Malgré l’absence de certains acteurs politiques, Fall se dit confiant quant à la suite des événements : « L’état d’esprit a changé. Les Mauritaniens veulent un dialogue sincère, et tout laisse penser que cette fois-ci, il pourrait déboucher sur des résultats concrets. »
Le coordinateur a indiqué au cours de sa sortie médiatique avoir rencontré la majorité des acteurs politiques, d’anciens candidats à la dernière présidentielle, des personnalités indépendantes, des organisations de la société civile, qui, dira-t-il ont explicitement exprimé leur volonté à accompagner et à soutenir le dialogue national dans l’intérêt général.
D’ailleurs, ces parties, dont les propositions faites ont un dénominateur commun appréciable, favorisant la convergence des idées, avaient remis à Fall des réponses au questionnaire qu’il leur avait été soumis lors du lancement de la phase préparatoires.
La question de l’esclavage, l’unité nationale, la gouvernance et le processus électoral font partie des sujets objet d’une vision largement partagée par les acteurs de la scène politique.
Ma mission est terminée après la remise du rapport préliminaire, a déclaré le coordinateur.
é Si l’essentiel des acteurs politiques sont favorables au dialogue pour faire changer le modèle de développement politique et économique du pays, le coordinateur Fall déplore, « les réticences » de l’AJD/MR et du député Biram Dah Abeid à participer au dialogue, en dépit de plusieurs rencontres et échanges, précisé Fall, cité par le confrère, Futurafrique.
Pour autant, indique-t-il, selon les mêmes sources, les contacts ne sont totalement pas rompus avec ces deux camps qui, pour Moussa Fall, ont tout intérêt à participer au dialogue et à défendre leurs idées et programmes, disant qu’il continuera à défendre cette position et à tenter de les convaincre, faisant part de sa disponibilité pour continuer le processus, si la demande lui est faite par le Président de la République.
Avec Agences