Le bain turc de la SNIM

sam, 20/08/2016 - 17:54

Mohamed Salem Ould Béchir  sitôt  sorti du gouvernement ce mardi 16 août voyait déjà son nom, à la surprise générale,  cité pour remplacer Brahim Ould M’Bareck Ould Mohamed El Mokhtar à la tête de la SNIM.  Pourquoi ce dernier,  nommé,  il y a juste 6 mois, et alors qu’il commençait à redresser la  gestion calamiteuse de son prédécesseur Ould Oudaa, est il remercié de cette manière ? Quelle faute impardonnable a-t-il commise ?  A-t- il refusé les virements des éventuelles commissions issues de la renégociation du contrat avec la banque Lazard Frères ? A-t-il refusé le système deponction de commission sur les ventes de la SNIM ?   A-t-il été « grillé » par le Premier ministre dont on dit qu’il aurait bloqué la promotion imméritée de sa  fille ? A-t-il refusé d’entériner  les transferts vers les paradis fiscaux que son prédécesseur effectuait sans rechigner ? Ou alors lui fait-on simplement payer ses propos dans le dernier entretien qu’il a accordé à une chaine etrangère et dans lequel il critiquait implicitement l’actuel régime en dénonçant les dérives  de son prédécesseur qui est toujours membre du gouvernement.

Ce qui est certain, c’est que le géant minier commençait à sortir la tête de l’eau. Les travailleurs de la SNIM recommençaient à renouer avec leurs bonnes habitudes perdues sous Ould Oudaa. Et patatras, sans crier gare, le voilà éjecté pour être remplacé par un Mohamed Salem Ould Bechir qui traine des casseroles à ne pas en finir. S’il fallait absolument débarquer Ould M’bareck, pourquoi ne pas choisir au sein même de la SNIM un remplaçant ?

Rappelons que c’est Mohamed Salem Ould Bechir qui à la tête de  la commission départementale de la Somelec pour l’attribution du marché de la centrale duale de Nouakchott (120MW+60MW) au constructeur finlandais Wartsila, avec de fortes suspicions de retro commissions. Rappelons que cette centrale censée fonctionner au fioul et au gaz a été attribuée à Wartsila, alors qu’elle était  plus chère de plusieurs millions d’euros  que ses deux concurrents en lice :

 -  CMEC : + 139 Millions de dollars US

-  WARTSILA : + 153,8 Millions d’Euros

-   TSK- INGEMA: + 125 Millions d’Euros + 2,8 Milliards  MRO.

  Rappelons aussi qu’en  des révélations faites en Finlande font peser de lourdes charges de pratiques de corruption contre cette entreprise. Des enquêtes sur des pots-de-vins et de dessous de table, menées récemment contre cette société finlandaise, soupçonnée de pratiques douteuses pour l’accès aux grands travaux des marchés publics en Afrique, ont ainsi abouti à des condamnations en mars 2013 de certains de ses responsables.  C’est le cas pour l’un de ses directeurs condamnés par la Justice finlandaise pour cas avérés de corruption au Kénya. Wartsila avait été également épinglée en 2012 dans le cadre du rapport Transparency international « Export de la Corruption ».

C’est aussi le même Mohamed Salem Ould Bechir qui a octroyé le fameux câble de transport qui fait que chaque fois que la centrale atteint la puissance de 60 MW « crame », il semble qu’il ne réponde pas aux spécifications techniques de l’usage qui en est fait et c’est pourquoi à Nouakchott malgré une puissance installée largement excédentaire nous continuons à vivre le calvaire des coupures d’électricité. C’est dire que la SNIM n’est pas tombée en de « mauvaises mains ».

 En Mauritanie il y a deux institutions qui pour le bien du pays, devraient être épargnées par les incertitudes, l’instabilité du Management et les querelles politiques il s’agit bien évidemment de la SNIM et de la BCM. Malheureusement le pouvoir actuel semble avoir une toute autre opinion.